Une nouvelle victime du Bois du Cazier identifiée grâce à l'ADN
Le 8 août 1956, 262 mineurs - dont la moitié étaient des Italiens - ont péri dans l'incendie de la mine du Bois du Cazier à Marcinelle (Charleroi). En 2023, une équipe multidisciplinaire de chercheurs a pu formellement identifier deux des 14 victimes qui n'avaient pas pu être identifiées à l'époque. Ce mars 2024 l’équipe a confirmé l'identité d'une troisième victime.
En 2019, Michele Cicora, le fils de l'un de ces mineurs, a lancé le projet. En 2021, les corps non identifiés ont été exhumés du cimetière de Marcinelle afin de pouvoir les relier aux personnes à l'aide des techniques actuelles. L'équipe d'Identification des Victimes de Catastrophes (DVI) de la Police Fédérale, des scientifiques médico-légaux, des dentistes et des anthropologues (dont de notre Institut) ont contribué à cette recherche. Les chercheurs de l'Institut National de Criminalistique (INCC) ont extrait de l'ADN à partir de fragments osseux et de dents, qui ont été comparés à l'ADN des membres de la famille encore en vie. Le degré de similitude a été examiné.
Après l'identification en 2023 de deux mineurs - Dante Di Quilio et Oscar Pellegrims - le INCC a annoncé le 20 mars 2024 que l'ADN d'un troisième mineur a pu être relié à la famille de la victime. Il s'agit de Rocco Ceccomancini, un jeune homme de 19 ans du village italien de Turrivalignani. Il était arrivé à Marcinelle seulement quatre mois avant la catastrophe. Cette nouvelle identification, fruit de la collaboration avec des instituts suédois et norvégiens, offre l'espoir de pouvoir donner un nom à onze autres victimes de la catastrophe minière.
Le Bois du Cazier poursuit ses efforts et espère trouver d'autres familles. Plus il y a de sources d'ADN, plus grandes sont les chances de pouvoir relier les restes d'un mineur à sa famille.