Etienne Steurbaut reçoit la plus haute distinction en géologie en Belgique

21/12/2023

Etienne Steurbaut, ancien chef du département de paléontologie de notre Institut, a reçu la plus haute distinction en géologie qu'un scientifique puisse recevoir dans notre pays. La "Médaille d'Or - Prix Paul Fourmarier de Sciences géologiques" de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique honore ses recherches au cours des dix dernières années. Il a étudié l'impact du réchauffement climatique sur les écosystèmes au cours du Paléogène et élaboré la chronologie qui a permis de démêler l'origine et les schémas de dispersion des baleines ancestrales, de certains groupes de mammifères terrestres et d'invertébrés marins.

Reinout Verbeke

 

Ses recherches se concentrent sur la reconnaissance, la quantification et la datation de divers phénomènes géologiques et biologiques au cours du Paléogène (de 66 à 23 millions d'années). Il s'agit de la période suivant l'extinction des dinosaures non volants. Il étudie l'histoire géologique de zones clés de l'hémisphère nord pour mieux comprendre les mécanismes à l'origine des changements du niveau de la mer, de la formation des couches géologiques et des changements climatiques.

Comment peut-on observer les changements climatiques dans le passé ? Notamment en examinant les coccolithes. Ce sont de minuscules plaquettes de calcaire (grandes d'un centième de millimètre) qui forment la coquille d'algues marines monocellulaires. Les algues sont une source alimentaire importante pour de petits crustacés (copépodes). Cependant, les plaquettes ne se décomposent pas et se déposent au fond de la mer sous forme de petits amas d'excréments. Ainsi, elles deviennent des fossiles guides pour délimiter certaines périodes géologiques, tout en fournissant des informations sur la température et la salinité des océans à l'époque où elles vivaient. De tels fossiles calcaires microscopiques fournissent des indications sur d'importants changements géologiques au cours des 180 derniers millions d'années.

Une photo prise lors du projet de recherche dans le 'Wadi El-Hitan', dans le désert occidental (Fayoum) en Égypte - un 'site du patrimoine mondial de l'UNESCO'.
Un coccolithe datant d'environ 48 millions d'années, extrait de la Formation de Bruxelles, découvert au Mont-des-Récollets, juste au-delà de la frontière française.

"Ces microfossiles changent rapidement dans le temps avec des espèces qui s'éteignent et d'autres qui évoluent, pouvant ainsi être utilisés comme une sorte de chronomètre pour déterminer l'âge des roches", explique Etienne Steurbaut. "Cela a été la clé pour décrypter l'histoire géologique de la Belgique et de certaines autres régions en Europe, en Afrique du Nord et en Asie pendant le Paléogène." Il a également contribué à évaluer l'impact des phases intenses de réchauffement climatique sur les écosystèmes de l'époque.

La reconnaissance accordée à Etienne Steurbaut ne le laisse pas indifférent. "Je ne me laisse pas griser facilement mais je suis incroyablement fier de cela. Cela me donne l'élan pour continuer encore cinq ans." Et pour couronner le tout, il a également reçu cette année la médaille Van den Broeck de l'Association Belge de Géologie, récemment rebaptisée Geologica Belgica Luxemburga.

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