Perte de biodiversité : une réalité qui ne peut plus être niée
La perte de biodiversité est une réalité qui ne peut plus être niée. En plus de 40 années de carrière, René-Marie Lafontaine, biologiste de la conservation à l’Institut des Sciences naturelles, a pu observer depuis les premières loges la perte vertigineuse de la biodiversité en Belgique, en Europe et dans le Monde entier.
Nos scientifiques réalisent régulièrement des inventaires sur l’état de la biodiversité. Ceux-ci permettent par exemple d’évaluer l’impact d’un futur type d'exploitation agricole ou d'un projet forestièr, d’un parc éolien ou d’autres infrastructures. Ils servent également de base pour proposer des mesures visant à limiter les impacts négatifs ou pour protéger les espèces menacées par un projet. Ces services sont rendus aux entreprises souhaitant démarrer un projet qui altèrerait un habitat ainsi qu’aux institutions fédérales, européennes et internationales qui règlementent les pratiques autour de la biodiversité.
« Le constat est flagrant : la perte de biodiversité s’est accélérée de manière exponentielle depuis la fin des années 40 », explique René-Marie. « En Europe, une des principales causes de ce déclin est l’industrialisation croissantes des cultures agricoles. Le nombre d’oiseaux, d’insectes et de vers de terre comptés sur les terres exploitées a diminué de plus de 80% ces cinquante dernières années. »
Les mesures les plus efficaces pour freiner cette perte de biodiversité sont celles qui délimitent des espaces protégés pour y instaurer des pratiques respectueuses des écosystèmes qu’elles exploitent (Les zones Natura 2000 par exemple). Ces mesures doivent être appuyées au sein et en dehors de ces espaces protégés par un meilleur financement des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.
La conservation de la biodiversité est non seulement éthiquement et culturellement justifiée pour elle-même mais est aussi indispensable pour répondre aux besoins primaires de l’homme. Elle joue un rôle essentiel dans la protection contre les risques environnementaux et dans l'atténuation du changement climatique. « La perte de biodiversité est une réalité qui ne peut plus être niée. Voilà pourquoi il est essentiel d’agir dès aujourd’hui pour sa protection. Cela ne sera possible qu’en révolutionnant nos habitudes et plus particulièrement chez nous nos pratiques agricoles et industrielles. »